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Live-Report
Bagarre + Nouvelle Frontière à la Laiterie

08 avril 2018
Rédigé par Fanny Bonely

BONSOIR, NOUS SOMMES STRASBOURG.

Amour coup de poing et baston aux petits oignons. Ce soir, on a rendez-vous avec les Parisiens de Bagarre et le duo Nouvelle Frontière.

20h30. Le rendez-vous est pris à l’ombre des palmiers avec Nouvelle Frontière Airlines. Les Français nous transportent vers leur archipel secret, en forme de guitare-voix apposée sur le sable chaud. On pense à Polo & Pan, Pépite ou Bon Voyage Organisation pour les voyages et la French Touch. Le duo nous délivre une pop vanillée dans son cocktail maison, supplément miel et bons sentiments.

21h30, les basses se font entendre et Bagarre débarque sur scène, tous survêtements dehors. Le collectif a décidé de marquer le coup pour la première date de la tournée CLUB 12345.

L’urgence, la punchline bien placée, la hargne en forme de high kick. Claque-le, Le gouffre. Tout va vite et tout va fort.

On échange les rôles, on joue avec les codes. Et si parfois, l’un trébuche et manque une marche, l’autre le rattrape. C’est une équipe, une meute, qui se présente à nous ce soir. 

Au-devant, une armée bagarreuse prête à en découdre, lookée jusqu’au jogging, la chaîne en or qui brille portée fièrement en signe d’appartenance.

Ici la vie se crie sous forme de slogans. L’ivresse d’une jeunesse pressée de tout vivre, la violence citadine. Le besoin irrépressible de ne pas prendre de détours. De vomir son envie. De cracher la fin de l’enfance. On se claque, se désire, se déchire, avec le club pour seule religion.

On nous rappelle pourquoi nous sommes là. « Danser seul ne suffit pas », Arthur nous propose alors une démonstration. Au milieu de la foule, il raconte, avec son corps et ses mots, nous invitant à en faire de même. Entre house, trap et dance 90’s, le club est là, partout, sous toutes ses formes.

Des gémissements, des cris, des corps qui se meuvent sous les stroboscopes. S’enchaînent les titres Béton armé et Ris pas. Deux fois, parce que pourquoi pas ?

On se baisse, se relève. Nous taisons, crions notre colère. Le groupe nous quitte, l’énergie et l’envie restent là.

La Laiterie nous aura offert ce soir un coup de projecteur sur la scène pop francophone, entre la chaleur senteur monoï et la moiteur du club. À vous de choisir votre camp.