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Live-Report
Breton - Le Casino de Paris

03 décembre 2014
Rédigé par Amandine Hénon

Après plus d’un an à écumer les salles et festivals européens et Outre-Atlantique, Breton donnaient ce soir au Casino de Paris leur grande messe finale, la dernière date parisienne pour War Room Stories, la tournée devant s’achever quelques jours plus tard à Londres. Accompagnés de leurs amis du groupe DYD, ils tenteront le pari fou de réitérer ce moment mémorable de la Cigale de mars dernier où tout n’avait été que joie, ballons et sourires scotchés sur nos têtes.

Alors que nous entrons dans l’ambiance feutrée du Casino de Paris, nous sommes interloqués devant le peu de personnes présentes ; alors oui, on sait que la capitale n’est pas réputée pour arriver tôt et profiter des premières parties, mais même en prenant en compte ce paramètre, c’est très peu et nous nous interrogeons : le public français aurait-il décider de bouder Breton ce soir après les avoir vus plusieurs fois cette année, notamment en concerts gratuits ?
Plongés dans cette réflexion, nous sommes sortis de notre torpeur par l’arrivée de DYD, assurant ce soir la première partie. Tout ce que nous savons du groupe, c’est qu’ils sont potes avec nos petits chouchous qui ne cessent de vanter leur talent sur les réseaux sociaux.
On comprend rapidement la filiation des deux formations quand nous parviennent les relents urbains et presque industriels qui caractérisaient le Breton des débuts. Malheureusement, la voix est noyée sous les effets de Vocoder qui deviennent rapidement très désagréables et les morceaux sont parfois encore trop brouillons. Alors que nous perdons pied et que nous rêvassons, nous apercevons dans le public (encore peu nombreux) certains membres du collectif londonien venus soutenir les copains. Si la performance est discutable, nous ne pourrons pas leur enlever leur bonne humeur et leur joie de jouer à Paris dans une salle aussi impressionnante. Après quelques photos des spectateurs avec leurs smartphones en guise de souvenir, DYD quittent la scène pour laisser place aux stars de la soirée.
Alors qu’il est presque 20h45, horaire prévu pour le début du concert de la tête d’affiche, la superbe salle du Casino de Paris est encore bien vide à notre sens ; Paris a, depuis les premiers pas de Breton en avril 2011, toujours réservé un accueil spécial au groupe et pour la dernière date parisienne de cette tournée marathon War Room Stories, on espère que l’on ne dérogera pas à la règle. Comme pour répondre à notre demande, une vague humaine s’engouffre dans le velours rouge de la fosse et vient remplir la jauge qui paraît d’un coup moins famélique. Le public est prêt et présent, c’est désormais le moment de démarrer… et d’une bien belle manière puisque les Anglais déclament d’emblée Got Well Soon, qui avait été le premier extrait de leur deuxième album, War Room Stories.
Désormais, la troupe est rodée et mène son set d’une main de maître, alternant titres plus enlevés et morceaux dansants. La récente réédition de l’album, agrémentée de nouveaux titres inédits, permet de venir enrichir la setlist de nouveautés et d’ainsi créer, même après plusieurs concerts en peu de temps, la surprise et le petit plus attendu. Nous sommes bien loin des débuts parfois brouillons ; désormais, Roman Rappak, leader charismatique, maîtrise totalement sa voix et les autres membres ne sont pas en reste et ont pris de l’assurance, permettant à Breton une cohésion encore plus présente que précédemment. Dan et Ryan, les spécialistes ès-danse, se trémoussent à qui mieux-mieux tandis que Ian Patterson quitte ses claviers pour haranguer la foule. Finalement, c’est à ce moment qu’on se rend compte de ce qui rend Breton si sympathiques : leur joie de vivre et leur bonheur à être ensemble sur scène est communicatif et même après cette tournée promo à rallonge depuis le début de l’année 2014, rien n’est altéré, bien au contraire. Ils sont contents d’avoir la chance de jouer au Casino de Paris et comptent bien satisfaire leur public toujours aussi fidèle. Dès que résonnent les premières notes d’Edward the Confessor, ça saute de partout et ce n’est certainement pas l’enchaînement Governing Correctly/Envy qui fera retomber l’euphorie.

Après une heure trente d’un concert « best of », se cloturant sur la fabuleuse December, des ballons phosphorescents plein la fosse et des visages illuminés de joie, nos petits Breton favoris saluent leur public, visiblement émus. Ils sont rejoints sur scène par leurs potes de DYD pour un finale à l'image de cette soirée : joyeux ! Il faudra désormais attendre un sacré moment avant de les revoir sur scène. On se serait presque habitués à les voir tous les deux mois, dis donc !