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Live-Report
Egyptology - Petit Bain

15 octobre 2014
Rédigé par Fanny Bonely

Le Petit Bain nous propose aujourd’hui de prendre le large vers l’électro psyché et le krautrock avec les Français d’HenrySpenncer et d’Egyptology et les Américains de Bitchin Bajas.

Nous commençons fort avec l’entrée énergique du trio Henryspenncer qui alterne joyeusement entre ballades planantes et grosses guitares. Nous quittons le 13e arrondissement de Paris pour une envolée western avec vue sur le grand Canyon. Un sifflement et le son de l’harmonica nous guident dans cette traversée du Far West alors qu’une chaleur lourde nous prend à la gorge. Au loin, d’infinis paysages arides s’offrent à nous. On ne sait plus bien où on est et on tangue entre les moments de rage et les calmes méditations, bercés par des basses au galop.
La suite nous fera quant à elle changer d’univers avec l’arrivée sur scène du duo parisien Egyptology. Passés maîtres dans l’art de faire décoller leur auditoire à l’aide de leurs synthés analogiques, ils nous proposent ici une exploration hors des murs en forme de guerre des étoiles. Les deux cosmonautes, dans leur costume de cadre branchouille chemise-barbe-lunettes, nous font effectivement quitter la terre ferme pour voyager dans leur univers entre passé et présent. Sur ce bout de ciel, on fait un coucou à Kraftwerk et à Ramses II, on croise de drôles d’engins du futur et on se prend même quelques astéroïdes dans la gueule. Mais qu’importe, on apprécie ce moment dans un autre espace-temps et on se prépare à l’atterrissage.
Là, interviennent les Bitchin Bajas. Ils arrivent sur scène avec tout leur barzingue, entre autres un vieux piano qui semble tout droit sorti des puces, les fameux synthés 80s et des chaises en skaï dignes du salon de mamie Simone. Cooper Crain nous lance un « You can sit you know, just chillin’… ». Le ton est donné. L’auditoire s’exécute, créant un parterre d’oreilles attentives au fond de la péniche, et nous voilà en route pour une balade en forêt psyché.
Soudain, au détour d’un sentier, Rob Frye les rejoint, arborant sa flûte traversière tel un Peter Pan sous acides. Les boucles s’enchaînent inlassablement au milieu de ce laboratoire barré. Les cuivres aux sons soufflés créent une respiration étrange, tendue, comme des ballons prêts à éclater. Nous lévitons au pays d’Alice sans craindre de nous perdre, et sommes totalement embarqués dans cette sieste sur l’eau.

Nous quitterons le navire, ravis et troublés par cette soirée qui nous aura fait voyager sans quitter les berges de Seine. On reviendra vite prendre un bain, c’est promis.