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Live-Report
Mount Analogue + Slow Magic à l'Espace B

15 novembre 2013
Rédigé par Florian Sallaberry

En ce jour d’armistice, l’espace B a dansé, dansé, dansé au bal masqué ohé ohé. La cote de popularité de nos amis antillais n’étant pas au beau fixe, ce sont les Français Mount Analogue puis l’américain Slow Magic qui, derrière leurs masques, firent ce qui leur plaît (et nous plaît).

La soirée débute par l’arrivée des deux Mount Analogue, échappés du groupe Coming Soon. Ayant déjà assuré la première partie de Crystal Castles et de Sole cet été, les deux Parisiens viennent défendre leur EP KwaidanLe parti pris tranche clairement avec la folk-pop-indie de leur groupe d’origine : Mount Analogue veut faire danser en envoyant une électro tapageuse orientée dancefloor. Le duo opère dans le noir, allumant quelques bougies au milieu de leur très fourni matériel électronique. Ben Lupus et Alexander Van Pelt jouent, mixent et dansent courbés, portent un masque asiatique sur le crâne, nous transportant face à deux personnages issus d’un Miyazaki gore : un diable et une geisha. Les influences sont multiples, un interlude soul, un autre asiatique et en outro un gros morceau de punk qui tâche. Les deux compères excellent dans une électro aux multiples facettes : tantôt techno, tantôt house, aux basses omniprésentes et très dansante. Les Mount Analogue s’éclatent : ils ne cessent de danser et livrent un excellent warm-up.
Au jeu du « devinez, devinez qui je suis ? », Slow Magic ressort largement vainqueur de la soirée : comme échappé d’une tribu nord-amérindienne, Slow Magic arbore un masque de renard et un habit digne de Davy Crockett. Peu d’instruments sont présents sur la scène : un séquenceur, un ordinateur et un tambour. Le masque s’illumine dès les premières notes de ses morceaux dream-électro, nous commençons à planer quand l’homme prend ses baguettes, en lève une en l’air et tel un Chaman 2.0, se défoule littéralement sur son tambour. Les coups incessants et la rythmique ultra-rapide rendent fous les premiers rangs totalement en osmose avec le musicien. Les excellentes compositions de son album passent presque inaperçues, le lien est extrêmement fort avec ce sorcier vaudou qui s’exprime par ses rythmes. La fusion avec le public est totale lorsque celui-ci s’installe au milieu du public avec sa percu : nous sommes quelque part dans l’Ouest américain et nous nous adonnons à la danse de la pluie. L’homme partage énormément, a besoin de sentir l’énergie du public, il ne cesse de faire des signes de mains et de bras, le premier rang est même invité à utiliser son sampleur. S’il joue l’intégralité de son album, ce que nous retiendrons est avant tout une expérience humaine intense où tout notre corps vibrait au rythme effréné du joueur de tambour.

Cette soirée électro-masquée fut une excellente surprise : entre gros son et show visuel, nous fûmes conquis par les deux groupes de la soirée. Il sera sûrement intéressant de voir l’évolution des shows de Slow Magic au fil du temps, tant l’homme est plein d’idées scéniques.  

 

Photos Alan Kerloc'h