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Live-Report
Nasser + Ouragan à La Laiterie

03 juin 2014
Rédigé par François Freundlich

Nasser + Ouragan
La Laiterie, 16 avril 2014

On a peu l’habitude d’entendre parler de Marseille pour ses groupes de rock, mais sa scène est pourtant bouillonnante avec des groupes comme Aline ou Nasser, le trio electro-punk qui se produisait à La Laiterie ce soir. En première partie, le duo local Ouragan faisait ses débuts sur cette scène de sa ville.  

Un garçon, une fille, un Ouragan nous ont emportés en début de soirée. Leurs deux guitares sont accompagnées d’une boîte à rythmes légèrement répétitive, pour un son qui réveille le post-punk des années 80’s avec cette basse à la Joy Division, ou encore la scène française des Jeunes Gens Modernes. Les textes sont en français ou en anglais selon les titres, mais on retiendra surtout ce morceau pop mélancolique David Bowie qui parviendra à nous sortir de la brume.

Le trio Nicolas, Simon et Romain alias Nasser (dans l’ordre de la première lettre de leurs prénoms) s’installe à la cool sur la scène de La Laiterie. Le volume sonore s’élève de manière subite et on sent dès le premier titre que les Marseillais vont se donner à fond. Le batteur barbu Nicolas Viegeolat est installé derrière ses fûts tel Goldorak dans son habitacle, puisqu’un micro lui surplombe la tête comme un casque de cyborg. L’énergie qu’il déploiera pendant plus d’une heure pourrait certainement éclairer une ville de dix mille habitants pour l’année. Il terminera torse nu, la sueur bouillant quasiment sur son corps chauffé à blanc, alors qu’il continue à maltraiter sa batterie comme un beau diable. Ses deux acolytes déploient des beats robotisés à la Daft Punk, des synthés vintages ou des solos de guitare énervée répondant aux assauts punk de la rythmique. Le set reste néanmoins davantage ancré dans l’électro, avec un light show stroboscopique et des lettres lumineuses NASSER à l’arrière de la scène. La voix grave et monocorde répète ces phrases catchy reprises par un public jeune, venu avant tout pour danser, comme sur le tube Come On. La subtilité fait parfois cruellement défaut au groupe qui mise avant tout sur l’énergie et des étincelles instrumentales permanentes pour enflammer la salle. Les Nasser envoient du sapin, point barre. Ils n’hésitent pas à haranguer la foule qui en réclame toujours plus lors du rappel de plus en plus puissant. Ils quittent finalement la salle dans l’hystérie collective, non sans avoir serré les mains du premier rang.

Il a fait chaud, très chaud dans la salle de La Laiterie et nous sommes plutôt ravis de retrouver de l’air frais, mais surtout d’avoir assisté à ce show déjanté de Nasser, le groupe idéal pour se défouler. 


Photos de Eric Schneider