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Live-Report
OY à La Boule Noire

03 juillet 2014
Rédigé par Fanny Bonely

OY
La Boule Noire, 26 juin 2014



Heureux de nous présenter leur dernier album, le coloré No Problem Saloon pour cette première présentation à Paris, le duo OY nous invite à partager le voyage de la chanteuse Joy Frempong en Afrique à travers le mélange unique qui fait la marque de fabrique du groupe : entre musique électronique, musique du monde et jazz, pour le plus grand bonheur de nos oreilles.

Le groupe est accompagné en première partie par le musicien britannique James Kelly, ex-chanteur du groupe Altar of Plagues, qui nous présente son projet solo WIFE. La musique froide, réchauffée par la voix suave de ce dandy ex-métalleux est à des années-lumière de ce que James Kelly a pu produire avec Altar of Plagues, nous évoquant tour à tour James Blake, Mount Kimbie ou encore Jamie xx.

Nous sortons de cet univers pour retrouver la chaleur de ce début d’été avec l’entrée en scène de la chanteuse Joy Frempong et son batteur Lleluja-Ha. Joy entame No Problem Saloon, jouant avec les distorsions sur sa voix, tandis que Lleluja-Ha la rejoint, toujours couvert de son improbable couvre-chef à barbe vissé jusqu’au cou. Tel un sultan sans visage, il vient apposer sur la voix de la chanteuse ses rythmes fous, prêts à faire danser la salle de la Boule Noire qui s’est peu à peu remplie.

Et des ressources pour danser, il va en falloir. En allant puiser dans l’afrobeat et l’électro, le duo n’oublie pas de nous emmener voyager à travers les sons ramenés d’Afrique : klaxons, voix, bruits divers de la rue, les samples de Joy en sont enrichis donnant une réelle dimension à ses titres. Sur Market Place, le public s’agite et se laisse porter par la voix de Joy, les différents sons et samples sont envoyés par de petites poupées vaudou disséminées sur les micros de la chanteuse qui à coup sûr nous auront ensorcelés ce soir.

Du chant jazz dont elle est issue, en passant par l’électro allemande et l’afrobeat, difficile de décrire ce brassage tant il est riche de références et de créativité. La Suissesse n’hésite d’ailleurs pas à flirter avec le chant gospel, se changeant en prêtresse avec Don’t Run Run, montant crescendo en intensité à chaque refrain. Entre deux morceaux, Joy joue avec les distorsions et modifie sa voix, passant de Darth Vader à une voix suraiguë de cartoon, ne manquant pas de faire rire la salle.

Bienvenue Chez Toi, basé sur un proverbe malien, nous confirme que nous avons bien fait de venir tant nous sommes bien accueillis. Devant l’enthousiasme de la salle, le duo revient pour un rappel avec My Name Is Happy montrant une fois de plus s’il en fallait une, que le duo maîtrise parfaitement l’enchantement qu’il procure. Nous quittons la salle, les oreilles nourries de tous ces voyages et reprenons notre route dans le tumulte parisien.


Photos de Alan Kerloc'h