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Live-Report
Peter Kernel + Hush Frequencies - Batofar

16 janvier 2017
Rédigé par Florian Sallaberry

Chers Peter Kernel, il fait longtemps que nous vous aimons. Que vos sons nous obsèdent et nous transportent ailleurs. Que l'on oublie nos maux, de mer et les autres aussi. Une fois de plus c'est sur les quais de Seine que nous embarquons, une fois n'est pas coûtume, c'est dans la cale du Batofar que nous nous trouvons.

Il serait vraiment injuste de ne pas mentionner votre première partie, les Hush Frequency, trois musiciens venant d'univers différents. Emmené par un batteur enjoué et grimaçant qui agrémente les compositions de cris de victoire bien sentis, le groupe ne fait pas dans l'économie, chauffant le public à point. Le bassiste à la carrure imposante envoie une impression de puissance sur la scène particulièrement surélevée du Batofar. Les parisiens alternent math-rock vitaminé et longueurs post-rock qui nous ravissent, la moustache frétille, le chat jaune est au paradis.

Et plus encore bientôt, car, vous, nos amoureux, êtes arrivés. Vous êtes accompagné d'un batteur mexicain, d'après vos dire, à la recherche de l'amour. Il est difficile de ne pas nous répéter en parlant de vous, mais nous continuerons à venir vous voir. Tellement nous rions, nous dansons. Nous aimons nous lover dans vos compositions, quand vous nous sussurez It's Gonna Be Great, quand vous hurlez "Panico ! Panico !" et que nous vous répondons "This is love !". Oui, Aris, Barbara, c'est l'amour.

Je ne répèterai pas la filiation que je vous trouvais avec un vieux groupe de Boston, au risque de froisser mon photographe. Et il a bien raison ! Car vous êtes meilleurs. Et nous vous le disons, vous êtes de plus en plus drôles. On se souvient que votre obsession Trabendo était la "pataprout". Là, vous échangez avec le public tels des artistes de stand-up. Au point que j'en oublie de parler de votre musique. Mais que dire qui n'a pas déjà été dit ici ? Nous avions adoré votre dernier album, Thrill Addict, dans sa chaleur, son intensité sexuelle. Nous en gardons une certaine fièvre, et nous hurlons "High Fever ! High Fever". Dans les chroniques, on essaie souvent de donner des repères, en parlant d'un autre groupe. Alors forcément, on pourrait penser à Sonic Youth mais c'est encore autre chose. Votre énergie débordante, vos cris, c'est de l'euphorie, c'est la passion, c'est le rock bordel.