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Live-Report
We Have Band - Petit Bain

21 octobre 2014
Rédigé par Fanny Bonely

« On est les Funken, et on est tout le temps content ! », c’est sur cette annonce, pour le moins explicite, que débute notre soirée. Car oui, ce soir on a la bouche qui colle de sucre et on est heureux comme des enfants la veille de Noël. Ouais, ce soir c’est comme un anniversaire avec des chamallows dedans mon pote. On débute donc avec Funken, groupe hybride originaire de Tours qui mélange folk, hip-hop, synth-pop et bébés chats. L’animal, sorte de Didier Super fan de licornes, vient nous apporter sa bonne humeur et son humour à confettis. Il vient nous présenter son album, MICHEL, parce qu’ « est-ce qu’il y a un meilleur prénom que Michel ? », en chantant pêle-mêle son amour pour les Michel donc, mais aussi pour les renards, les guitares et les gâteaux («ceux avec de la crème dedans»). Le tout est délicieusement hip-pop, coloré et 2d degré. La salle prend petit à petit des airs d’anniversaire Mc Donald’s avec des gens qui gesticulent, un peu. Et qui lancent des ballons, beaucoup. Entre deux regards ahuris, on se dit quand même que c’est très très bien pensé, très très bien produit, et très très bien tout court. Ça chante, ça vanne, ça envoie des beats, ça lance des paillettes. Le gâteau arrive. « Gâ-teau ! Gâ-teau ! Cookie ! Pain au chocolaaaaat ! ». Sous ses airs de clown à casquette, Funken embarque tout le monde avec lui et nous fait passer un excellent moment.

 

On enchaîne avec Dorian Taburet alias Mein Sohn William. Le Rennais, habitué à faire l’homme-orchestre seul est ce soir accompagné d’un compère, Jérémie, qui est déjà intervenu sur ses précédentes productions. Plongés dans une ambiance sombre, on accueille donc les deux amis qui nous donnent un aperçu de l’album Every Day, In Every Way . Complètement habité, Dorian appuie frénétiquement sur ses pédales de sample, tape, gratte, gesticule. Tellement, qu’il est vite en nage. « Le prochain morceau s’appelle Transpiration. Le prochain aussi d’ailleurs… ». De grâce, on lui apporte de quoi éponger la rivière qui s’est formée sur son front et les morceaux reprennent. Always At The Same Time, Follow Your Lead et même une version très personnelle de Papaoutai (les fans apprécieront). La fin du set arrive. « On va jouer notre dernier morceau, et pour l’occasion, on va mettre deux fois plus de bulles !». Oui, car en en plus des ballons et des confettis il y a ce type, là, qui lance des bulles de savon avec un regard de poète après trois verres d’absinthe. Des centaines de bulles savonneuses envahissent la salle. C’est la fête, tout le monde a 5 ans et demi et suit les nuages de savon du regard. On se demande ce qui va arriver ensuite. Un clown ? Un magicien ? Non. Seulement We Have Band. Enfin seulement, on a envie de dire, surtout.

 

Le merveilleux trio Londonien, à savoir le couple Thomas et Dede Wegg-Prosser et leur ami Darren Bancroft nous rejoint donc, accompagné d’un batteur live (joiiiie). Ils sont là pour nous faire danser et ne comptent pas faillir à la tâche. Aidés par le remuant dernier album Movements, ils enchaînent les tubes de manière impeccable et très entraînante. Save Myself , You Only, Heart Jump, la péniche désormais bien remplie accueille sans ménagement leur son rétro et énergique. Nous ne sommes plus sur la Seine mais bel et bien de l’autre côté de la manche tant tout chez eux transpire le UK sound. Tout s’enchaîne très vite sans jamais retomber : Dede nous montre ses meilleurs pas de danse alors que sur Where Are You People ? Darren nous montre tout son talent au chant. S’en suit une version de Someone tout en basses qui nous crie « Encooore!». Sur Oh!, le public se charge des chœurs, entonnant des « Oh ! Oh ! Oh ! », et ne peut s’empêcher de danser et taper dans les mains, tandis que sur Please on fait carrément un voyage dans le temps direction les 80s. Le batteur et Thomas donnent tout, nous ne sommes que joie. Le groupe quitte la salle, mais nous ne sommes que moyennement inquiets étant donné que nous avions jeté un œil un peu plus tôt sur la set list posée aux pieds de Dede (nous sommes l’œuvre du malin). Un rappel (oui!) avec des anciens titres (oui!-oui!). La péniche les accueille chaleureusement pour 3 derniers morceaux, dont l’excellent HoneyTrap. L’elfe Dede nous salue, cette fois c’est un vrai départ. Mais on espère revoir le groupe très vite, car c’est désormais sûr, we have a band. Et pas des moindres.