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Soirée à géométrie variable à l'Espace B entre la pop-R&B teintée de house de Falabella et les expérimentations sonores et démentes de Xiu Xiu.
Falabella, projet solo du Breton Xavier Laporte, mêle sonorités africaines, chant pop et rythmiques électro. Le Brestois s'accompagne d'un batteur en live pour rythmer ses samples et son empreinte vocale éthérée. Le set de Falabella marque une progression vers un son de plus en plus dansant rappelant le travail de Disclosure. L'audience, essentiellement anglophone, est enthousiaste, se dandinant aux rythmes house du duo et se rapprochant vers la scène pour les deux derniers morceaux.
Le contraste est saisissant avec la deuxième partie de soirée : Xiu Xiu, projet fou et ultra bruyant de Jamie Stewart. Actif depuis plus de 10 ans, le Californien tourne actuellement avec Shayna Dunkelman aux percussions. Très discret lors de son entrée sur scène, réglant méticuleusement toutes ses machines avant chaque morceau, Jamie semble habité dès qu'il chante de sa voix plaintive : poses étranges, mouvements de bras, l'Américain entre en transe et transcende le public. S'opposant à l'hyperactivité du chanteur, Shayna frappe stoïquement ses percussions avec des mouvements amples. La musique de Xiu Xiu ne ressemble à rien d'autre, formée de nappes de son et de bruits diverses, à la rythmique démente aux changements incessants de tempo et d'intensité, soutenue par une basse entêtante qui fait penser à Suicide. Jamie hurle, frappe énergiquement sur les cymbales, s'enroule le micro autour du cou, et chaque morceau nous semble trop court tant la débauche d'énergie est palpable. Le son assourdissant nous assomme, nous laissant un goût de trop peu une fois les lumières revenues.
Entre la douceur de la musique envoûtante de Falabella et la violence du son extrême de Xiu Xiu, l'ambiance fut changeante et paradoxale. Réchauffés par les Brestois, bousculés par l'Américain, nous sortons épuisés et groggy de cette soirée hors norme.
