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Après une première édition l’an dernier pour les dix ans de l’association Pelpass, le Pelpass Festival est de retour pour trois soirs réunissant des groupes indépendants parmi les plus excitants du moment. Avec ses chapiteaux nichés au cœur du jardin des deux rives de Strasbourg, au bord du Rhin, le festival se trouve à la frontière entre la France et l’Allemagne. Pour ce premier jour, on a la chance de voir se produire la quadriphonie folle La Colonie de Vacances, les Belges de BRNS ou encore le rock touareg de Mdou Moctar.
C’est sous le petit chapiteau que les quatre scènes de La Colonie de Vacances se dressent fièrement. Les quatre groupes s’installent autour du public pour un moment de communion toujours intact avec Electric Electric, Marvin, Pneu et Papier Tigre. Le set débute par un long crescendo lancinant de plusieurs minutes pour nous mettre en condition, on attend néanmoins impatiemment le moment où tout va exploser en se disant qu’il va bien finir par arriver. Les batteries se libèrent, les riffs arrivent de tous les côtés et le public ne sait plus où donner de la tête. De notre côté, on se trouve à côté de Papier Tigre pour mieux profiter de la voix profonde aux accents folk de leur chanteur. La Colonie de Vacances se fait encore plus expérimentale qu’elle ne l’était, en repoussant toujours plus loin ses limites, mélangeant math-rock, pop, ou post-punk dans des déferlements électriques hyper rapides. Les regards se croisent dans le public entre ceux qui regardent l’un ou l’autre des groupes. On se souviendra surtout d’un rappel dantesque, éclairé uniquement par l'ampoule suspendue au toit du chapiteau, devant un public devenu fou. L’expérience de La Colonie de Vacances a encore frappé.
Pour se calmer, on se dirige vers le grand chapiteau pour se frotter à l’indie pop de BRNS. Alors que l’on se souvenait d’eux comme bien plus excités, les Belges semblent avoir davantage développé leur face dream-pop avec ces mélanges de voix aériennes et de synthés rêveurs. La voix est cette fois prolongée par celle de la choriste-claviériste pour des sonorités enveloppantes et cotonneuses. La rythmique s'élève avec des beats discrets tandis que les guitares se cachent quelque peu derrière les synthés. Les nouveaux titres de BRNS sont peut-être plus cérébraux, mais ont gardé cette intensité et cette puissante qui caractérisent leur son.
Pour terminer cette soirée en apothéose, on attend impatiemment les Touaregs nigériens de Mdou Moctar. Le trio vêtu de tenues traditionnelles va pourtant proposer un set des plus fous, mélangeant punk-rock et musique touareg. À la première écoute, on se dit qu’on n’avait jamais entendu cette musique auparavant, qu’on est face à quelque chose de réellement novateur. Les morceaux sont super entêtants, avec ces développements de guitares dansants et ces voix monocordes. Les guitares sombres s’engagent dans des solos addictifs alors que la batterie facétieuse est toujours plus rapide. Malgré quelques problèmes de son, Mdou Moctar gardent leur optimisme communicatif et font vibrer les cœurs jusqu’au bout de la nuit strasbourgeoise.
Le Pelpass Festival est l’un des rendez-vous les plus cool du printemps avec une programmation osée et variée comme on aimerait en voir toutes les semaines ! Mais on en a presque l’habitude avec Pelpass.
