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Live-Report
Live Report La Route du Rock 2015 Jour 1

21 août 2015
Rédigé par Cannelle Garcia

Vendredi 14 août, nous voici une petite poignée à attendre la navette qui va nous conduire au Fort St Père pour l’édition 2015 de la Route du Rock. Cette année le festival fête ses 25 ans et l’affiche est plutôt alléchante.

Sur les réseaux sociaux on nous a un peu teasé sur les travaux faits au fort St Père qui devraient nous éviter un festival aussi boueux que les années précédentes (surtout l’année dernière.) Qu’on se le dise, quand on parle de la Route du Rock cette année, trois questions se posent : Va-t-on pouvoir remplir nos articles avec des commentaires sur la boue ? Le système du cashless ne va-t-il pas complétement nous perturber au moment d’acheter bières et galettes-saucisses ? Foals va-t-il rendre un hommage à Björk?
Evacuons donc la question de la boue, oui il y en avait encore a certains endroits, les bottes et les cirés étaient de rigueur, on a un peu pataugé pour récupérer nos bracelets et les fameuses cartes cashless, le nouveau système en remplacement des jetons (jetons que j’ai en nombre dans une boite et qui deviendront, je l’espère, collector !). C’était le cas aussi devant la scène des remparts, alors que devant la scène du fort, la terre a laissé place à une esplanade de gravier, l’amélioration du site est vraiment indéniable. Mais qu’on se le dise, la Route du Rock sans boue, ce n’est pas vraiment la Route du Rock. Je crois même que j’aurai été déçue s’il n’y en avait pas eu.
Me voici arrivée au fort, cette année, la disposition a changé. On entre sur le site et on arrive directement au niveau des foods trucks et d’un espace couvert orné de table de pique-nique. La scène du fort et la scène des remparts se font dorénavant face, et cette nouvelle disposition me paraît fort judicieuse, évitant ainsi les mouvements de foules dans le goulot d’étranglement qu’il y avait avant entre les deux scènes.

Le festival s’ouvre sur Wand, la pluie a cessée, je suis prête pour le rock garage un peu noise,  puissant et prenant de ce groupe de Los Angeles. Des guitares saturés, des rythmes lourds et entêtants, Wand nous offre un set jouissif. Les protégés de Ty Seagall ont sortis leur second opus Gollem.
Nous n’avons que quelques pas à faire pour enchaîner avec le set de Thurston Moore. Avec son « The Thurston Moore Band » (accompagné de James Sewards à la guitare, et Debbie Googe bassiste de My Bloody Valentine) il a sorti, en 2014, un nouvel album The Best Day. Thurston Moore (en solo depuis la séparation de Sonic Youth) nous offre un set indie rock de haute volée, tout en maîtrise, les sons de guitares de Thurston Moore virevoltent, portés par les rythmique  de basse et de batterie donnant corps à l’ensemble.
Le temps de se sustenter avec une galette-saucisse (la crêpe étant un passage breton obligé pour tout festivalier qui se respecte) et de prendre une bière au bar, nous nous retrouvons de nouveau devant la scène du fort pour le set de Fuzz, un des nombreux projets du génial et hyperactif Ty Seagall. Avec Fuzz, Ty Seagall est au chant et à la batterie, accompagné de Charlie Moothart à la guitare et de Chad Ubovich à la basse. Fuzz nous sert un rock psyché garage de haute volée, toute en puissance, en saturation  et en noirceur. Les sons lourds collent aux oreilles, au rythme de nos têtes qui balancent. Fuzz est à retrouver sur leur album éponyme sorti en 2013.

Rendez-vous sur la scène des remparts pour la suite des festivités, mes pieds commencent à fatiguer, mais je tiens bon, je suis tout ouïe pour Algiers. Le trio d’Atlanta nous offre un set très remuant. Mélange de rock teinté de soul. La voix de Franklin James Fisher apporte une dimension presque mystique à la musique dark, forte et profonde. Algiers nous offre un set tout en montée en puissance et en subtilité, des frissons me parcourant l’échine, Algiers, c’est bon. Algiers, leur album, est sorti cette année, et il est à ne certainement pas rater.
C’est au tour de Timber Timbre d’occuper la scène du fort. Le folk mélancolique un peu rock de Taylor Kirk, Simon Trottier et Mika Posen ne m’emporte pas. Bien que le public soit bel et bien présent pour applaudir leur set, pour ma part, il est temps d’aller flâner du côté du stand des labels et du merchandising. Stands qui semblent être tout le temps noir de monde, on croise d’ailleurs nombre de festivaliers arborant les sweat, t-shirts et autres tote bag avec le logo marin de la Route du Rock. J’écoute toujours d’une oreille distraite le set des canadiens, je n’accroche toujours pas, malgré la maitrise dont ils font preuves.

Je préfère me diriger vers la scène des remparts, où Girl band va officier. Voilà qui va me réveiller un peu, et qui va permettre aux festivaliers, friands de l’exercice, de danser dans les grandes flaques de boue. Il nous fallait bien le post-punk de ces irlandais pour nous agiter vraiment. Leur album a fait sensation, mais en live, il manque un petit quelque chose, l’énergie n’est pas là. Je me sens un peu frustrée, car la puissance monte, monte, on s’attend à une explosion de sons et de rythmes qui ne vient jamais, ou trop tard et pas assez forte. Gril Band nous laisse l’envie d’écouter plutôt leur EP, The Early Years, pour se sentir rassasié.
Le clou de la soirée est pour moi Ratatat, c’est eux que j’attends, je suis fébrile, trépignant devant la scène du fort. Le show est là, entre les lumières et leur électro-rock/pop péchue le fort Saint-père danse, est en transe. L’album, Maginifique, de Ratatat est à ne certainement pas manquer. On finit vraiment la soirée sur du très bon. J’en oublie mes pieds meurtris dans mes bottes pleines de boue. Mais ça ne dure qu’un temps. A tel point que je n’irais pas au-delà du début de set de Rone, les plus de 30 min d’attente entre les 2 sets sur la scène du fort, auront eu raison de moi.

Je me dirige vers les navettes retours, l’ambiance est bonne, on a tous passé une bonne soirée, au retour comme à l’aller quasiment pas d’attente. Il est temps de rentrer et de se reposer avant la deuxième salve, et la grande soirée du samedi.